Nouvelles du Groupe Banque TD
La montée des taux à l'échelle mondiale aura des répercussions sur la conjoncture économique et les marchés financiers selon les Services économiques TD
TORONTO, le 20 juin /CNW/ - La hausse des taux d'intérêt modérera la croissance économique mondiale et influencera le rendement des marchés financiers au cours des prochains trimestres. L'économiste en chef de La Banque TD, Don Drummond, a affirmé : "Un rajustement mondial de la politique monétaire est en cours, et la Banque du Canada se jettera dans la mêlée cet été." L'édition du mois de juin de la publication TD Quarterly Economic Forecast prédit que l'économie mondiale survivra remarquablement à la hausse des taux d'intérêt, mais que les marchés financiers pourraient se montrer plus volatils, étant donné que les investisseurs s'adaptent à cette nouvelle réalité et qu'il est peu probable que se répètent les gains à deux chiffres enregistrés par les marchés boursiers au cours des dernières années. Le rapport se trouve à l'adresse www.td.com/economics. Au cours des cinq dernières années, l'économie mondiale a fait une montée fulgurante, mais l'innovation technologique et l'effet désinflationniste de la mondialisation ont réussi à contenir l'inflation. Toutefois, on constate de plus en plus de contraintes de capacité. Dans certains marchés émergents, comme la Chine, les répercussions se font sentir sur le prix des éléments d'actif. Dans le cas des pays développés, on note une pénurie de main-d'oeuvre assez importante, et ce, même dans les pays qui connaissent une croissance inférieure à la moyenne, comme les Etats-Unis. "La bonne nouvelle est que les autorités monétaires sont proactives et haussent les taux avant que l'inflation ne devienne difficile à maîtriser, ce qui réduit les risques d'un ralentissement économique", déclare Don Drummond. Dans les mois à venir, la Banque centrale européenne, la Banque du Japon, la Banque d'Angleterre et la Banque du Canada - chaque banque centrale du G-7 à l'exception de la Réserve fédérale américaine - augmenteront leur taux directeur. Bien qu'on ne s'attende pas à ce que la Réserve fédérale américaine suive ce mouvement, il s'agit d'une position plus ferme face à la politique monétaire que ce que les marchés financiers avaient anticipé il y a à peine quelques semaines, lorsqu'on prévoyait des baisses de taux. "Cependant, même si l'expansion économique mondiale sera modérée par le rajustement de la politique monétaire, elle ne devrait pas dérailler", précise M. Drummond. Les effets à court terme de la hausse des taux devraient principalement se faire sentir au deuxième semestre de 2008 et au début de 2009, lorsque le PIB mondial réel se sera établi à un taux encore solide de 4 %. Au Canada, il est manifeste que la Banque du Canada se préoccupe de la pression exercée sur les prix, et de récents développements économiques révèlent qu'elle devrait s'en préoccuper. L'économie fonctionnait à plein régime à la fin de l'année dernière, et le PIB réel a bondi pour atteindre un taux annualisé de 3,7 % au premier trimestre de 2007. Les prévisions pour le deuxième trimestre laissent présager un gain de 3,3 %. Par conséquent, nous nous trouvons dans une situation de demande excédentaire et de contraintes de capacité, lesquelles sont attribuables au plus faible taux de chômage enregistré depuis 33 ans et à la montée de l'inflation de base par rapport à la cible de 2 % de la Banque. Compte tenu de ces conditions, la Banque s'apprête à augmenter les taux, soit fort probablement le 10 juillet et le 5 septembre. Le raffermissement de la politique monétaire canadienne permettra probablement au huard de s'établir autour de 96 cents US au deuxième trimestre de cette année. La combinaison des taux d'intérêt et du dollar canadien plus élevés ralentira la croissance économique et s'accompagnera d'une hausse de 2,5 % du PIB réel en 2008. "Ce rendement peut sembler décevant et peut susciter de nombreuses remarques sur le ralentissement économique du Canada, mais la réalité est bien différente", explique M. Drummond. Cette prévision n'est que marginalement sous le taux de croissance potentiel non inflationniste estimé de 2,8 % de la Banque. En outre, compte tenu de la piètre productivité du Canada au cours des dernières années, il est possible que ce taux estimé de croissance potentielle soit moins élevé. "Par conséquent, le Canada pourrait enregistrer, au mieux, une croissance économique de 2,5 %, et la Banque pourrait se voir forcée de provoquer un rendement plus faible en augmentant davantage les taux d'intérêt, si la productivité canadienne ne s'améliore pas de façon soutenue", ajoute M. Drummond. Les économies mondiale et canadienne sont donc susceptibles de bien résister au rajustement de la politique monétaire, mais un profond retentissement financier se fera sentir. Les principaux sujets financiers comprennent ce qui suit : - Le rendement des produits de liquidités augmentera parallèlement à la hausse des taux des banques centrales. - La hausse des taux à court terme favorisera le rendement des obligations. Cependant, les effets de cette hausse devraient être très limités, car les marchés ont déjà intégré une bonne partie du raffermissement futur de la politique, et l'inflation devrait se stabiliser. - Les marchés boursiers seront touchés défavorablement à plusieurs égards. Tout d'abord, les taux d'intérêt plus élevés rendront les produits à revenu fixe plus attrayants et, du même coup, ils feront également paraître plus élevée la valeur des capitaux propres. Deuxièmement, les taux d'intérêt plus élevés entraîneront une croissance plus modeste des gains des sociétés. Troisièmement, les prix des produits de base devraient fléchir, étant donné la croissance mondiale modérée, mais la fermeté de l'offre devrait assurer le maintien des prix de l'énergie et de bon nombre d'autres produits à des niveaux très lucratifs. Les coûts d'emprunt plus élevés pourraient également ralentir le rythme explosif des fusions et des acquisitions. "Dans l'ensemble, les marchés boursiers devraient progresser, mais on s'attend à des rendements à un chiffre. Quant aux investisseurs, ils peuvent s'attendre à une plus grande volatilité", conclut M. Drummond.
Renseignements: Don Drummond, Premier vice-président et économiste en chef, Groupe Financier Banque TD, (416) 982-2556; Pascal Gauthier, Economiste, Groupe Financier Banque TD, (416) 944-5730
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